A Bruxelles, les initiateurs de l'association Green Halal se définissent comme des éco-musulmanset regroupent autour de la couleur verte l'Islam et le naturel. Ils réfèrent à la religion musulmane, qui incite à aimer et prendre soin de la création et à l'éthique pour faire du halal « un ordre Divin, pas un esprit de consommation ». Ils préconisent alors de diminuer la consommation de viande, de respecter l'animal dans son élevage et son abattage, et de manger et vivre sainement.

A partir d'une enquête en cours de réalisation avec les initiateurs et les membres (à savoir les consommateurs) de cette association, j'aborde la question de la qualification, par les initiateurs, de l'alimentation (et accessoirement des pratiques) de halal et d'éthique, et de la réception de cette qualification par les membres. Si Green Halal n'est pas un label officiellement reconnu, les initiateurs ont élaboré une charte de définition du halal éthique et s'appuient sur la confiance des membres dans la promotion de leurs produits et activités. Les initiateurs proposent en effet des colis de viande et de produits cosmétiques, des activités de cuisine et de sensibilisation, et alimentent un blog concernant leur démarche générale, les idées qu'ils défendent et les solutions qu'ils proposent.

Si ma recherche porte plus généralement sur l'identification de et des mobilisations autour de la « bonne nourriture » dans le monde musulman (mon enquête se déploie en Belgique et au Maroc), je me focalise sur l'aspect éthique du halal en prenant comme exemple spécifique la thématique de la douleur animale. Au-delà des pratiques et solutions proposées par les initiateurs de Green Halal, je me penche sur leurs justifications et valuations, ainsi que celles des membres, et à leurs engagements dans différents mondes à propos de la question éthique de l'étourdissement avant abattage. Cette dernière, plus que le halal, sera au centre de ma réflexion.